FEU-FOLLET est partit d’un simple constat suite à la pandémie du COVID.
En effet, la pandémie de Covid-19 a étonnement réduit de manière sensible le nombre de séjours en psychiatrie.
Comprenons-nous bien, le nombre de demande était bien plus important, mais a créé un goulot d’étranglement dans un système saturé et aux multiples coupes budgétaires et qui était déjà en baisse de prise en charge.
En 2021, selon un rapport de l’Agence technique de l’information sur les hospitalisations (Atih), 398300patients ont été pris en charge à temps partiel ou temps complet en psychiatrie. C’est 22000de moins qu’en 2019.
Les soins réalisés ont donné lieu à 21,8millions de journées de présence (temps partiel ou temps complet) en 2021. C’est 10% de moins qu’en 2019, avant le Covid-19. Seul le nombre d’actes réalisés en ambulatoire connaît
une augmentation, après une baisse en 2020. (Tableau 1).
Par contre, la baisse des prises en charges en psychiatrie observée globalement entre2019 et2021 ne se manifeste pas chez les jeunes patients. En effet, chez les adolescents et les jeunes adultes, le nombre de prises en charge (temps partiel ou complet, hors ambulatoire) a augmenté entre 2019 et 2021. La hausse est de 11,5% chez les 13-17 ans, et 7% chez les 18-24 ans.
Les diagnostics principaux (lors de ces prises en charge en psychiatrie) les plus fréquents sont la schizophrénie et les troubles de l’humeur. Elles représentent à elles deux 59% des journées de présence en psychiatrie. Les troubles, déjà présent, sont révélés au grand jour par l’enfermement obligé et la crainte et l’angoisse de la situation.
Voici le nombre d’actes réalisés en ambulatoire en 2021 par catégorie de diagnostic principal, avec leur évolution par rapport à 2019 (Tableau 2).
Les actes associés à la schizophrénie, troubles schizotypiques et troubles délirants diminuent de 5% en 2021 par rapport à 2019. Par contre, les troubles névrotiques, troubles liés à des facteurs de stress
et troubles somatoformes progressent de 9,8%.
Ces névroses, inhérentes aux adolescents et jeunes adultes qui se cherchent encore sur leur devenir psychologique, sont une étape nécessaire de leur construction. Et mérite totalement d’être montrée et assumé
dans une oeuvre artistique.
Nous ne souhaitons donc aucunement établir de jugement de valeur, de hiérarchie morale des sentiments, et notre optique peut se résumer
en cette simple phrase :
« La chute fait partie du voyage ».
C’est en acceptant ces passages que nous avons pu nous consolider
et créé une résiliance.
Donc sans encourager pour autant, le fait de dédramatiser cette situation et d’observer le parcours d’une jeune adulte, peut soit nous rassurer, soit nous questionner sur ces moments de faiblesses humaines.
Sans avoir directement expérimenté l’expérience de cet isolement, nous restons pleinement conscients qu’il suffit d’un évènement extérieur (agression physique ou mentale, perte d’un être très proche…) pour que toute personne, qu’elle quelle soit, puisse se retrouver à demander une aide psychologique en «isolement».
Il est d’ailleurs frappant de s’apercevoir que le terme médical et carcéral se rejoint sur extrêmement de points (« Isola » signifie «île», en grec).
Cette notion d’enfermer, de bannir ceux et celles qui peuvent faire du mal, aux autres ou à eux-mêmes, est au centre de tous les traitements.
Or, nous connaissons déjà tous la défiance de ces adolescents envers le monde des adultes, qui reste d’ailleurs quasiment toujours à l’origine de leurs souffrances. Ce qui fait écrire au spécialiste Dr P. Tiéffaine cette phrase cinglante : «Derrière tout suicide d’enfant, il y a la folie d’un adulte». (NOTA BENE : il y fait allusion à un enfant victime de parents conflictuels, ou encore d’agissement violents ou déplacés d’un individu sur un enfant). Cette méfiance rappelle également celle des prisonniers
envers les différents représentants de l’autorité.
Cela n’enlève évidemment pas le libre-arbitre. Mais ces jeunes adultes en difficulté n’ont pas encore tous les outils psycho-cognitifs pour se défendre.
C’est pourquoi nous tenons à ce que les jeunes spectateurs apprennent sans en avoir l’air. En suivant l’histoire de personnages de leur âge, se créé forcément une identification cathartique : ils sont proches d’eux, de leur langage et de leur propres craintes ou interrogations. Et la pièce, tout en restant dans le domaine de l’art, introduit suffisamment de sujets à aborder ensuite avec les spectateurs.
Durée • 60 minutes
Conception & mise en scèNE • SAMOYAULT JÉRÉMIE
Interprétation • SOUKHODOLETS Sandra
Co-écriture • SOUKHODOLETS Sandra & SAMOYAULT Jérémie
Scénographie et Régie • Hieros gamos
Création costumes • Audrey DATCHARY
Composition musicale • MARIOU Fabien
Chargée de Production et d’administration • Nathalie FLOURET
Chargée de diffusion • AUX YEUX DES AUTRES
Production originale • AUX YEUX DES AUTRES
TÉLÉCHARGEMENTS