C’est en 2017 que GIANTZ a commencé à germer dans l’esprit de Charlène Lhérisson.


Le harcèlement scolaire a toujours existé. Jamel Debouze avait eu une formulation extrêmement éloquente à ce sujet en disant : «Le problème du harcèlement ? Nous, avant, on appelait ça juste ...l’école».


L’imaginaire peut-il contrebalancer le manque de confiance que l’on a ? Tout est question d’équilibre : les chats apprennent bien par le jeu les gestes de chasse et les types de relations sociales qu’ils auront entre eux. 


Cependant, quelle est le point limite entre une virtualité que l’on peut entièrement contrôler, et un enfermement vers quelque chose qui peut nous éloigner de la société.


Inutile de créer un jugement sur les jeux vidéos : c’est quelque chose qui peut libérer et apprendre des réflexes, etc. Le seul soucis qui peut émerger, c’est le temps consacré. Comme pour tout, ce qui est en excès reste dangereux sur le long terme. Sans pour autant tomber dans la caricature du psychotique qui commence à confondre le virtuel pour de la réalité, se sentir conforté et rassuré dans les jeux exprime la même notion que se réfugier dans l’imaginaire que l’on maîtrise forcément.


Lorsqu’un enfant a peur, ou ne sait pas d’où provient ses peurs, il se créé des histoires.


Les jeux vidéos ne rendent pas violents : ils énervent car ils sont sources d’ascenseur émotionnels de manière extrêmement rapide (satisfaction car je suis très fort, puis frustration / colère car je meurs bêtement ensuite, puis courage et détermination à la «réincarnation» du personnage).


Le côté passif/agressif de la jeune fille est extrêmement important. Elle reporte dans un imaginaire contrôlant tout ce qui l’oppresse.


Harcèlement scolaire. Sans fin car même à la maison, et pourtant ces mêmes écrans qui la poursuivent sont exactement ceux qui la «protège». L’écran a une fonction de «bourreau-soignant».


Il y a un côté «lanterne magique» de l’écran, du principe même d’animation : image par image, on construit une histoire, qui se déroule pour les spectateurs, comme pour le cinéma/théâtre.

ANIMA est partit d’un simple constat que tout le monde connaît un peu, mais que nous trouvons tout simplement alarmant : un jeune de moins de quinze ans sur ? a fait au moins une tentative de suicide, ou «pire encore» est allé jusqu’au bout de son geste.


Nous nous sommes alors interrogés sur le meilleur moyen d’informer le public des 12-18 ans. Nous savons pertinemment que le biais du théâtre peut parfois (souvent ?) être sous-évalué par les jeunes par le côté «faussement élitiste» (ou même condescendant dans sa pédagogie) qu’il peut parfois revêtir lorsqu’il s’insère dans les établissements scolaires. 


Or, sans pour autant apporter un jugement moralisateur, ni dépréciatif, nous pensons qu’il est possible d’aborder des termes de société difficiles tout en leur proposant un spectacle qui s’adresse principalement à leur intelligence. Cette volonté est né d’un constat évident lors de nos multiples  observations des interventions extérieures dans les établissements scolaires : les jeunes sentent tout de suite quand on les prends pour ce qu’ils ne sont pas.


C’est pourquoi nous avons décidé d’orienter la mise en scène vers un côté résolument moderne (dans le sens «contemporain», c’est à dire immédiatement accessible au niveau du langage) avec un jeu réaliste, des images corporelles et des situations rappelant le vocabulaire cinématographique (que les élèves maîtrisent bien plus), et enfin en choisissant des musiques tout aussi contemporaines (sans pour autant qu’ils/elles connaissent déjà ces musiques).


Cette pièce a été écrite par Alex & Elga Carrillo, en se basant tout d’abord sur les interviews, les poèmes et le journal de bord de trois adolescentes qui ont réellement effectué un séjour dans un hôpital psychiatrique, spécialisé dans l’accueil des adolescents aux idées suicidaires. Cette base solide nous permets d’avoir un côté «pratico-pratique» de cette expérience d’isolement, et de ne pas trahir la vérité, tout en la guidant vers un récit dramaturgique fictionnel, inhérent à toute création artistique. 


Ainsi, le caractère fortement émotionnel de ces expériences personnelles à été complété (et évidemment renforcé) par la recherche d’un condensé factuel et scientifique d’études psychologiques, sociologiques et cognitives sur le sujet, afin de ne pas s’éloigner non plus d’un aspect réflexif sans devenir rébarbatif.


Le choix d’utiliser des personnages du même âge que les spectateurs nous permets évidemment de permettre une identification cathartique : ils sont proche d’eux, de leur langage et de leur propres craintes ou interrogations. Et ceux-ci incarneront (sans en devenir caricatural) chacun un des sujets psychologiques que nous avons déterminés comme les plus importants à aborder (harcèlement moral, trouble de l’alimentation, personnalité border-line).


Nous tenons donc à ce que les spectateurs apprennent sans en avoir l’air. En suivant l’histoire des personnages qui leur serviront de guides à travers les travers de ces établissements spécialisés, débordés de demandes avec un personnel de moins en moins nombreux à qui l’on demande d’être multifonctions. 


Mais afin d’obtenir cet équilibre, nous devons éloigner alors tout jugement moral ou condescendant sur le fait de se retrouver en période de fragilité mentale. Sans pour autant complaire les adolescents dans cette idée, nous n’oublions surtout pas que - même en tant qu’adultes devenus responsables par nos parcours personnels - nous avons été nous-mêmes dans cette période troublante de recherche personnelle qu’est l’adolescence, et que la chute fait partie du voyage


Et que, sans l’avoir directement expérimenter, nous sommes pleinement conscients qu’il suffit d’une évènement extérieur (violente agression physique ; perte d’un être très proche ; «ami.e» peu recommandable qui nous attire vers le bas…) pour que toute personne - quelle qu’elle soit - puisse se retrouver en position de demander de l’aide psychologique.


Nous ne sommes donc pas clairement là pour dire qu’être enfermé est condamnable, ni que les établissements accueillant les adolescents sont des modèles de performance ou au contraire des «nids de coucou» à la Française. Mais nous parlerons aussi du manque de moyen et du rôle des adultes qui - faute de budget, faute de formation - sont obligés de faire avec ce qu’ils ont, ou plus justement avec ce qui leur manque. Bien que ce soit grâce à eux et aux jeunes qui essaient de s’en sortir que l’histoire continue d’avancer. Et c’est bien là le plus important.


C’est bien pourquoi nous croyons énormément en ces paroles d’échanges directs avec les spectateurs - appelés «bords de scène» - et qui nous permettront, selon les questionnements soulevés par les élèves, d’approfondir l’explication et/ou d’orienter vers plusieurs faits ou sujets suscités par la pièce, et qui nécessitent  toujours un peu plus de temps pour dérouler le cheminement d’une réflexion alors plus précisément que ne le permet une heure de spectacle.


Il reste quand même important de se poser la même question qu’avec les prisons, par exemple ? Le fait de mettre ensemble des personnes dans un endroit concentré les aide-t-il à se prendre en charge ?  Est-ce que c’est le système qui ne fonctionne pas ou l’idée est bonne mais à laquelle on ne donne pas de moyens ?


Cependant, nous souhaiterions également proposer une formation d’une demie-journée à destination des professeurs. Ces fameux «adultes encadrants» qui - même si l’aide sociale et psychologique n’est certes pas du tout la base intrinsèque de leur métier - se retrouvent constamment en première ligne afin de répondre aux urgences inhérentes aux chamboulements transitionnels qu’impliquent l’adolescence.


C’est pourquoi nous avons souhaité inscrire dans ce projet une vision synthétique et pragmatique des situations réelles en face desquelles ils peuvent se retrouver confrontés. Évidemment, il est nulle question de faire croire que l’on peut résoudre tous les problèmes en une demie-journée, à la manière d’une mauvaise émission de télé-réalité. Ou de dire que les professeurs n’ont pas déjà leurs propres techniques liée à leur recherche, leur sensibilité, etc. Mais nous essaierons tout de même de mettre en place une sorte de «kit réactionnel» que nous souhaitons efficace, et qui peut éventuellement permettre de lever certains doutes ou appréhensions face à certaines situations, et à savoir comment y faire face rapidement. Situations qui - à notre sens - deviendront de plus en plus récurrentes (dysphorie de genre, trouble de l’alimentation…) dans l’évolution constante de notre société.






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